A Arca, le travail auprès des enfants et des jeunes adultes est souvent comparé à un travail de fourmi. C’est pourquoi, c’est pour nous particulièrement précieux de revoir nos ancien.ne.s élèves et de savoir ce qu’ils sont devenus.
Aujourd’hui, nous vous présentons Ana Beatriz, âgée de 21 ans, qui a été l’une des premières filles à passer par Arca do Saber. Son histoire et celle de l’ONG sont très liées et son succès est aussi le nôtre.
Depuis 2018 elle étudie l’ingénierie environnementale et urbaine, dans la continuité de ses études d’informatique et de programmation. En parallèle, elle continue à travailler dans une grande entreprise depuis 7 ans et cultive toujours son goût du style après une expérience de mannequinat durant son adolescence.
10 ans d’Arca
Ana Beatriz a en mémoire les prémices d’Arca do Saber :
“J’ai commencé à aller à Arca quand j’avais à peu près 4 ans, j’ai fait partie des tout premiers enfants. A l’époque on était accueilli à l’église au milieu de la favela. Je me souviens que mon éducatrice,Rosi,nous avait tous emmenés visiter le bâtiment qui est devenu l’Arca do Saber que l’on connaît aujourd’hui. A l’époque nous n’étions que 10 enfants et tout était encore en construction ! Je suis restée à Arca do Saber jusqu’à décrocher mon premier stage à 14 ans. J’y allais les après-midi et je ne pouvais plus venir au centre”, nous raconte-t-elle.
Des opportunités
Au-delà des belles amitiés créées à Arca, Ana Beatriz a aussi eu l’opportunité de participer à de nombreuses activités au fil des années : “J’ai suivi des cours d’hôtellerie, j’ai fait de la danse et j’ai rencontré tellement de personnes et de français ici… Je n’avais jamais eu cette opportunité avant, d’ailleurs je pense que c’est une très belle langue.
Je considère Arca comme un projet très important parce qu’à l’intérieur de la favela, l’accès aux informations n’est pas si facile et les enfants n’ont pas forcément de vision sur leur futur.
J’ai toujours eu le soutien de mes parents vis-à-vis de mes études, ils insistaient pour que j’étudie mais c’est Arca qui a été le principal facteur déclencheur dans ma vie. A Arca j’avais des cours de danse, j’ai été en contact avec tellement de gens différents, avec des français et j’ai appris énormément de choses ici. Ça m’a permis de m’ouvrir au monde, de réfléchir à moi et à ma relation avec les autres sur des questions sociales mais aussi raciales. Dans la favela nous vivons comme dans une bulle parfois, sans vision de ce qui se passe au-delà des murs de Vila Prudente. Arca m’a aidé dans ce processus, à découvrir de nouveaux endroits et grâce aux bénévoles j’ai ouvert les yeux sur toutes les possibilités qui s’offraient à moi.”
Arca change la vie de nombreuses familles. A nos yeux, l’éducation est primordial pour avoir accès à plus d’opportunités et se construire un avenir meilleur.
Pour l’anecdote, la sœur de Ana Beatriz a été nommée Anne en référence à une volontaire française d’Arca qui avait été particulièrement présente auprès de la famille. Encore aujourd’hui des cousins de Ana Beatriz fréquentent notre centre socio-éducatif.